Et l’estime de soi, dans tout ça ?
- laetitia234
- 3 juil.
- 4 min de lecture

Si vous suivez Dog ta vie depuis quelque temps, vous avez déjà entendu parler des besoins fondamentaux du chien : alimentation, mastication, activités sociales, locomotrices, intellectuelles, etc.
Voici le lien vers l'article initial : https://www.dogtavie.be/post/les-besoins-fondamentaux-du-chien-et-si-tout-partait-de-l%C3%A0
C’est bien beau tout ça, mais aujourd’hui, on grimpe un étage.
Direction le besoin d’estime, tout en haut (ou presque) de la pyramide de Maslow.
Et là, j’en vois déjà qui froncent les sourcils :
“Mon chien ? De l’estime de soi ? Ce n’est pas un peu… humain, ça ?”
Pas tant que ça, en réalité. Laissez-moi vous expliquer.
Et si votre chien allait bosser tous les jours… pour quelques croquettes ?
Imaginez un instant : vous partez travailler chaque matin.
Le réveil sonne à 6h30 (voire plus tôt), café froid, embouteillages, pression au bureau.
Et pourquoi ? Pour un salaire... Uniquement.
Pas de merci, pas de félicitations, pas de retour positif, pas de “tu gères” à la machine à café.
Juste un virement bancaire à la fin du mois.
Combien de temps tiendriez-vous ?
Soyons honnêtes : pas longtemps. Ou alors sous Escitalopram.
Transposons maintenant cette situation à votre chien.
Vous lui demandez de rester calme, d’ignorer les autres chiens, de revenir au rappel, de ne pas sauter sur la voisine, de patienter, de ne pas aboyer, de marcher au pied.
Et pourquoi ? Une friandise balancée au vol, ou parfois… rien du tout...nada.
Juste un “bah c’est normal qu’il obéisse”.
Vous voyez où je veux en venir ?
Votre chien a besoin de se sentir... bon, compétent, fier.
L’estime de soi, pour un chien, c’est se sentir capable, utile, compris, encouragé.
C’est avoir des petites victoires à célébrer avec vous.
C’est entendre dans votre voix : “Waouh, t’as réussi, bravo mon chien !”
Et croyez moi, un chien qui se sent valorisé… ça change tout.
Ça ose, ça propose, ça apprend, ça crée du lien.
C’est comme un collègue à qui on fait confiance : il se dépasse, il prend des initiatives, il est investi.
Concrètement, on fait comment ?
On adapte le niveau des exercices
(j’aurai peut-être dû commencer par « on lui propose des exercices… mais à ce stade des articles, j’imagine que c’est acquis)
Un chien mis en échec en permanence finit par se décourager.
Ce n’est pas qu’il “n’écoute pas” : c’est qu’il ne croit plus en sa capacité de réussir. C’est frustrant pour lui… et pour vous aussi. On commence donc simple, on fractionne les apprentissages, et on célèbre chaque mini-progrès.
Et surtout, on se rappelle que l’apprentissage n’est pas linéaire.
Pour vous donner un exemple (arrivé la semaine dernière) : Rackham peut être un premier de classe un lundi au Hoopers… et la fois d’après avoir perdu la totalité de ses neurones (Pour plein de raisons : la fatigue, la chaleur, l’excitation, une bouteille émotionnelle trop pleine ou tout simplement moi qui lui envoie de mauvais signaux) Donc au lieu de m’énerver ou de vouloir “rattraper le coup”, on revient à du facile, du roulant, et on récompense.
J’ai d’ailleurs la chance d’avoir une super coach Hoopers/Agility qui a bien compris que si je suis là, c’est pour passer un bon moment avec mon chien, et vice-versa.
On varie les plaisirs.
Tricks, flair, mantrailing, rapport d’objets, canimarche, parcours à la maison… tout ce qui lui permet de faire et de réussir.
Peu importe si ça ne ressemble pas à une démo de dog dancing, ce qui compte, c’est qu’il prenne confiance en lui.
On donne du sens aux récompenses.
Une croquette sèche balancée sans un mot ne motive personne.
Soyez sincère, enthousiaste, investi(e).
Ce n’est pas le gâteau qui compte le plus… c’est le regard que vous posez sur lui.
On le laisse être acteur.
Proposer des comportements, chercher des solutions, participer activement à la séance… ça booste l’estime de n’importe quel chien.
Ne le transformez pas en robot. Faites-en un vrai coéquipier.
(On parlera plus en détail du shaping, de la capture dans de prochains articles.)
Et si on ne nourrit pas ce besoin ?
Un chien en manque d’estime, ça peut ressembler à un chien “mou”, qui ne propose rien, qui semble démotivé.
Ou à l’inverse, un excité de service qui en fait des caisses pour attirer un peu de reconnaissance.
Un chien qui n’ose plus, ou qui stresse à l’idée de “mal faire”.
Un regard qui se détourne, un lien qui s’effiloche…
Et souvent, on dit alors : “Il est têtu”, “Il le fait exprès”, “Il teste”…
Mais si, tout simplement, il ne croyait plus en lui ?
Soyez (entre autre) son "manager" bienveillant (et fun)
Votre regard, c’est son miroir.
Et croyez moi… il sait quand vous posez un regard bienveillant ou agacé sur lui.
Il y lit de la fierté, de la confiance… ou de la lassitude.
Vous avez entre les mains un être sensible, intelligent, curieux, souvent prêt à donner le meilleur de lui-même. Mais il a besoin que vous croyiez en lui.
Alors oui, il mérite des friandises.
Mais il mérite surtout des “bravo”, des “je te vois”, des “tu peux être fier de toi”, des “Yeeeeesss”, des “Jackpooooot”.
Parce que quand un chien se sent capable, il devient un chien capable. Et c’est là que la magie opère.
Si cet article vous a parlé, n’hésitez pas à le partager autour de vous ou à me dire en commentaire quelles sont les petites choses que vous mettez en place au quotidien pour faire briller votre chien.
Et si vous sentez que son estime est en berne… on peut en parler ensemble.
Vous trouverez aussi ci-dessous le lien vers le blog de Dog All, avec toute une série d'articles hyper intéressants : https://www.dogall.be/blog
A bientôt
Laeti